Après ça s’était calmé. Page 15.

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Tu étais devant la maison quand je suis rentré du boulot. Tu avais envoyé des sms pour me dire que tu étais là, tu avais dit : écris-moi “pars” si tu veux que je parte, ou “reste” si tu veux que je reste.

J’ai écrit : reste.

Tu avais acheté des gâteaux, j’ai proposé un thé, j’ai dit : après tu t’en vas, j’ai besoin d’écrire. J’ai dit que ça allait être distant entre nous, pendant quelque temps, tu as demandé : distant comment ? J’ai dit : comme ça, j’ai dit que je ne voulais plus dormir avec toi pour le moment et que j’étais malheureux, mais que tu étais mon chéri, et que tu le serais toujours. Tu as dit : on sait qu’on s’aime, c’est ce qui compte, et qu’on veut vivre ensemble, j’ai répondu qu’on s’aimait, oui, pour le reste, moi je ne savais pas. Tu as avalé ta salive, j’ai ajouté que je ne voulais pas te perdre.

Je dirais à K plus tard que c’était drôle la vie, le mal qu’on faisait, aux autres et à soi-même, je pleurais, j’aimais G et j’aimais K, les larmes coulaient sans arrêt, K sanglotait lui aussi contre moi, j’avais dit soudain qu’au fond je ne voulais qu’une seule chose : écrire de beaux livres.

Après, ça s’était calmé.

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