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C’était lundi soir, G m’embrassait, il me trouvait sexy, il était sur son lit, du moins m’y avait-il rejoint, j’avais dit : je t’aime, tu sais, il avait répondu qu’il le savait bien, on était plus proche que les fois précédentes, encore plus proche, il me tenait dans ses bras et il avait envie de moi. Il m’avait tendu mon tee-shirt pour que je rentre chez moi, il y avait eu un message de toi, très énervé, dans lequel tu disais que tu foutais mes affaires sur le palier, je ne savais plus quoi faire, lui soufflait en me caressant : dis-lui que tu l’aimes, va le rejoindre. J’avais balancé le téléphone et ramassé mon sac en gueulant que j’en avais marre, que c’était toujours les hommes qui décidaient pour moi, que je n’avais pas le droit, moi, je ne le regardais plus, c’était comme avec toi, les crises, j’avais claqué sa porte, je m’étais ressaisi dans l’ascenseur et j’étais remonté, il avait rouvert, je lui avais promis de ne plus jamais faire ça parce que (G avait terminé ma phrase) : ce n’est pas contre moi que tu en as.
Contre lui, j’y avais été encore dans la rue, je pleurais, il me tenait, il disait qu’il ne voulait pas d’un mec avec un autre mec, je lui faisais remarquer que plus tôt, il avait dit le contraire, que la situation lui allait, tout ça n’allait nulle part, il avait dit : je vais boire un verre, toi tu rentres chez toi et tu me rappelles si ton mec te fout dehors.
J’avais pris un taxi, j’étais arrivé à l’appartement, je t’avais dit que ce n’était pas possible, que je l’aimais, lui, tu disais qu’on allait vivre côte à côte jusqu’à ce que tu ne m’aimes plus, tu étais très froid, moi aussi, on avalait du champagne au goulot, brusquement ça avait dégénéré, tu m’avais jeté une bougie allumée à la gueule, je m’habillais, j’étais parti, je l’avais appelé une première fois, on avait parlé presque une heure, je pleurais dans la rue, appuyé contre un mur, il ne pouvait pas dire qu’il m’aimait, on se connaissait depuis dix jours et je n’étais pas bien dans ma peau, ni dans ma tête, il était d’accord avec moi : la soirée exceptionnelle qu’on avait passée une fois encore, ses bras, son désir pour moi, j’avais dit que j’étais un grand garçon et que je survivrais, qu’il me dise juste : rentre chez toi, encore une fois. Je lui avais demandé de me dire une dernière fois : mitigeur, à la fin de la conversation, il avait demandé que je lui donne des nouvelles, parce que j’avais dit : après ça, on ne se parle plus, on ne se voit plus.
Mitigeur.
J’avais ri, remercié entre deux sanglots, j’avais raccroché.
J’étais monté à l’appartement, j’avais essayé de dormir, les mâchoires serrées, tu étais venu contre moi mais je ne supportais plus ton contact, j’avais envie de vomir, j’avais tellement bu avec lui, tellement bu avec toi, je m’étais roulé en boule par terre, tu t’étais levé, tu avais mis une couverture sur moi, je pensais : ce n’est pas possible.
Je perdais G.
Je m’étais rhabillé, c’est peut-être là que tu m’avais jeté la bougie à la gueule, je ne sais plus. Je voulais aller dormir ailleurs, il fallait laisser G se reposer, mais je ne pouvais pas, j’avais pris un nouveau taxi, je l’avais rappelé, j’avais dit que je l’appelais juste pour lui dire que j’étais dehors, il avait répondu : viens.
J’avais passé sa porte une fois encore, je m’étais retrouvé dans ses bras, il m’avait serré, embrassé, je m’étais déshabillé, allongé, il bandait, il avait dit : je veux que tu me suces, je l’avais sucé, il avait parlé de capotes, je ne sais pas pour en dire quoi, qu’il n’en avait pas ou que ce n’était pas une nuit avec capote, il avait glissé derrière moi pour me prendre mais j’avais dit : non, pas sans capote, il s’était branlé sur mon dos, il avait déchargé, il avait dit : il n’y a pas que dans tes cheveux qu’il y a de la cire…
Il souriait.
Je ne bandais pas.
Je m’étais endormi à ses côtés, il avait chaussé ses lunettes, il avait pris un livre, il était quatre heures du matin — ce qu’il dirait au réveil : putain, quatre heures du matin…
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