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Dans l’ascenseur, j’avais repris mes esprits.
Je pensais : merde, on a trop bu.
J’étais remonté, j’avais frappé, G m’avait rouvert, je m’étais assis sur son lit, je m’étais excusé, j’avais promis que ça n’arriverait plus, il avait dit : ce n’est pas contre moi que tu en as.
Non.
Il avait dit qu’il ne voulait pas de ça, ça avait dû commencer là, parce qu’il avait enfilé un blouson, il avait dit : je vais boire un verre, toi tu rentres et tu me rappelles si ton mec te fout dehors.
On avait parlé encore, dans la rue, je pleurais.
Puis j’étais retourné chez nous.
Tu m’avais jeté une bougie à la gueule, le lendemain je me réveillais dans le lit de G : il m’avait accueilli à quatre heures du matin et avait eu envie de me baiser, mais ça n’avait pas été un franc succès — j’étais défait, anéanti par la soirée gâchée, je ne comprenais plus ce qui se passait. J’étais rentré, je t’avais parlé, tu sanglotais, j’avais pleuré avec toi, je sentais que ça se terminait, je ne savais pas pourquoi j’étais aussi cruel, pourquoi je l’aimais, pourquoi je l’avais rencontré. On avait échangé quelques messages dans la journée, G et moi, il espérait que j’allais bien, j’espérais qu’il se reposait, je lui avais écrit un mail, on ne s’était pas parlé je crois, je ne me souviens plus, pas avant le lendemain matin en tout cas, j’étais au boulot et je t’en voulais parce que tu avais lu mon journal et tu t’en étais servi pour lui écrire un mail toi aussi — que tu ne lui avais pas envoyé. Tu m’avais insulté toute la matinée, par sms, puis tu revenais en arrière, j’avais un boulot monstre, je n’arrivais plus à gérer, j’avais appelé G, j’avais dit : on boit un verre ce soir ? J’avais expliqué le contexte, il avait dit : rappelle-moi quand tu sors du boulot, on verra où j’en serai avec ma cuisine.
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