C’est une toute petite photo. La plus petite. Sur le dos, quelques renseignements : « Maman, 3 ans, Rabat. » Une enfant est assise sur les marches de l’escalier extérieur d’une maison. Tout est blanc, il fait chaud. L’enfant aux couettes, nouées par deux rubans, regarde le tissu de sa robe blanche qu’elle a peut-être tachée. Elle ne sourit pas, ne regarde pas l’objectif, ni celui ou celle qui la photographie. Elle est tout à son geste, à son occupation.
Cette enfant, c’est ma maman quand elle était enfant. « Maman, 3 ans, Rabat. » Je n’en sais pas plus. Une photographie, seule, n’a pas de mémoire. Elle ne restitue rien d’autre que le vide qui l’entoure. Alors, je ne sais pas si l’image m’offre une part de maman ou si elle fait davantage peser son absence.